Radioactivité élevée au Japon : Un arrosage perpétuel
Dimanche, l'arrosage de la centrale Fukushima a repris pour éviter que d'autres quantités importantes de radioactivité ne soient libérées dans l'atmosphère.
Les secours japonais poursuivent la lutte contre une possible catastrophe nucléaire dans cette centrale, endommagée lors du séisme du 11 mars dernier.
L'arrosage a repris sur le réacteur 4. Dans la nuit de samedi à dimanche, les énergies se sont concentrées sur le réacteur 3: 13 heures d'arrosage ininterrompues, 2000 tonnes d'eau utilisées.
Depuis jeudi, l'armée remplit d'eau les réservoirs où se trouve le combustible des réacteurs. S'ils s'assèchent, le combustible risque de chauffer et pourrait entrer en fusion, ce qui provoquerait la libération de grandes quantités de substances radioactives dans l'atmosphère.
Les équipes techniques de Tokyo Electric Power (TEPCO) espèrent toujours ramener l'alimentation électrique des réacteurs. Malgré les efforts de la veille, les électriciens n'ont pas réussi à alimenter un premier réacteur comme ils l'avaient prévu, samedi.
«L'électricité n'a pas encore été rétablie, car il faut faire plusieurs vérifications des zones baignant dans l'eau de mer, sans provoquer de court-circuit», a expliqué un porte-parole de TEPCO, Fumiaki Hayakawa, cité par l'AFP.
Par ailleurs, six secouristes ont été irradiés. Les niveaux de radiations auxquels ils ont été exposés étaient supérieurs au seuil à partir duquel on considère qu'il y a un risque accru de développer un cancer.
Cette photo fournie par le ministère japonais de la Défense montre les équipes de la TEPCO tentant de refroidir le réacteur 3 de la centrale nucléaire de Fukushima 1.
Les autorités espèrent alimenter le réacteur 2 dimanche, avant de faire de même avec les cinq autres.
Vendredi, les autorités nippones ont revu à la hausse le niveau de gravité de l'accident à la centrale nucléaire Fukushima 1. L'Agence de sûreté nucléaire japonaise a fait passer le niveau de l'accident nucléaire de 4 à 5 sur l'échelle des événements nucléaires et radiologiques.
Aliments et eau contaminés
Le Japon a déclenché samedi une première alerte aux aliments radioactifs à proximité de la centrale nucléaire de Fukushima.
Des niveaux anormalement hauts de radioactivité ont été relevés dans du lait et des épinards produits dans le nord-est du pays, ont indiqué les autorités.
Des traces d'iode radioactif ont également été décelées dans l'eau du robinet à Tokyo et dans d'autres localités.
Ces niveaux de contamination ne sont cependant pas dangereux pour la santé, a assuré un porte-parole du gouvernement, en appelant la population à garder son calme.
Sans attendre l'annonce des prélèvements effectués sur le terrain, plusieurs pays étrangers avaient déjà pris des mesures préventives contre les produits alimentaires nippons.
Séisme de 5,9 à Ibaraki
Un tremblement de terre de magnitude 5,9 a secoué samedi la préfecture d'Ibaraki, située à une centaine de kilomètres au nord-est de Tokyo, a annoncé l'Institut de géophysique américain (USGS).
Selon la télévision publique NHK, la secousse, ressentie à Tokyo, n'a pas causé de dégâts.
L'épicentre du séisme a été mesuré près de la surface, à 24 kilomètres de profondeur, a précisé l'USGS.
Des centaines de répliques ont été enregistrées dans le nord-est du Japon et au large de la côte Pacifique du Japon depuis le tremblement de terre dévastateur de magnitude 9 du 11 mars dernier.
Huit jours après cette castastrophe environnementale, le bilan officiel des morts et des disparus approche maintenant les 20 000 personnes. Il y aurait dorénavant 7653 morts et 11 746 blessés. Les autorités craignent toutefois que le bilan réel soit beaucoup plus élevé.
Les conditions de vie s'exacerbent pour plus 400 sinistrés toujours privés d'électricité et d'eau potable.
Des Japonais se ruent dans un supermarché de la ville de Sendai.
SOURCE AFP