Les perles du Canard Enchaîné sur les révoltes du Monde Arabe

Publié le par ghostsurvival

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Alors que le journal suivait une ligne mainstream traditionnelle sur les révoltes en cours, on peut trouver au détour de certains articles, ou d’une minuscule brève, des infos bien plus ambiguës sur la réalité de la situation dans les coulisses. Le Canard se déchaînerait il ?

« La liste des pays arabo-musulmans en crise , avec des chefs d’Etats en sursis, va bientôt s’allonger« .(Le Canard Enchaîné -9 03 2011 – « Cette très chère Arabie qui inquiète Obama ». C’est le pronostic de l’un des collaborateurs d’Alain Juppé (ministre des affaires étrangères, nous précisons car au rythme des remaniements, il y a de quoi s’y perdre), qui n’est pas devin, mais le tient de collaborateurs d’Obama sous formes de confidences diplomatiques.

Cette perle « prophétique » est la suite de nombreuses indications importantes parues dans ce journal concernant les crises Arabes. De précieuses indications qui ne font jamais les gros titres, souvent disséminées au milieu d’articles plus mainstream, mais qui en disent long sur ce qui est en train de se jouer au Maghreb et Machrek.

Tout comme cet article anodin page 4, « l’Egypte, la Tunisie et… la BNP perdent un max de blé ». On y apprend au détour d’une perte de 60 millions pour la BNP que 350 000 tonnes de blé russe a tout simplement disparu il y a de cela deux mois, entraînant cette perte pour la banque qui avait avancé une partie de la somme à un négociant russe. C’est déjà bizarre que telle quantité de blé s’évapore dans la nture, mais là où cela devient intéressant, c’est que ce blé était destiné à … la Tunisie et l’Egypte. Ce blé a bien été perdu juste avant que ne commence le « printemps arabe ».

On se souvient bien sûr que tout a commencé comme des émeutes de la faim, on aurait voulu affamer ces peuples et les jeter dans la rue qu’on ne s’y serait pas mieux pris.

Déjà au début de la révolte tunisienne, le Canard avait pointé le rôle actif de l’ambassade US dans le départ de Ben Ali, via un général tunisien qui avait reçu l’aval de Washinghton pour destituer Ben Ali. Pour l’Egypte, on pouvait lire dans un tout petit article en bas de page qu’il s’agissait d’un « coup d »Etat US à distance ». Le tout à chaque fois émanant de confidences de militaires de haut rang français que l’on imaginent un peu tendus par le rôle de caniches des USA que Sarkozy veut faire jouer à la France.

Toujours à propos de Moubarak, cette confidence de Sarkozy lors du conseil des ministres du 2 février (édition du 9 février) : « Moubarak, c’est réglé ! Il va partir plus tôt qu’il ne le pense« . La « prophétie » sarkozienne s’est accomplie bizarrement quelques jours plus tard le 11 février…

Mercredi 23 février, dans l’article « Obama inquiet pour ses bases militaires entourées d’insurgés », on peut y lire ceci :

« Le 10 février à Washinghton, Léon Panetta, patron de la CIA, a tenu une réunion à huis clos, face à quelques élus de la chambre des représentants. Devant ces privilégiés membres de la commission du renseignement, et tenus en principe au secret, Léon Panetta a révélé le contenu d’un rapport des services américains, commandé en août dernier par Obama. Dix huit feuillets où étaient recensés les Etats à l’avenir plus ou moins incertain, avec d’éventuelles révoltes populaires au programme. A savoir l’Egypte, le Yémen, le Bahrein et la Jordanie. »

Ce passage apparemment anodin anéantit complètement deux mois de propagande ou le maître « élément de langage » répété par 100 % des journalistes, analystes, politiques, experts et autres était  » personne n’a rien vu venir ». Evidemment il fallait dire cela pour que personne n’ait l’idée saugrenue de soupçonner quelconque « aide » américaine. Ce fut une préoccupation constante des élites dans cette affaire, surtout que jamais les USA ne soient pointés du doigt derrière. C’est particulièrement visible dans la presse mondialiste anglo saxonne (Foreign Policy, Foreign Affairs) où cette consigne était strictement énoncée. Dés février 2010, lorsque le pion El Baradei fut envoyé préparer le terreau de l’insurrection en Egypte, cette préoccupation était constante chez les analystes, que surtout les USA devaient garder profil bas pour ne pas donner l’impression d’agir en coulisses.

Donc les services de renseignements SAVAIENT que cela allait péter, que l’oppression ne pourrait plus continuer et ils ont donc pris les décisions qui s’imposaient : limogeage de toute l’équipe de dirigeants locaux pour sauver l’entreprise. C’est un peu un démineur lorsqu’il se trouve devant un colis potentiellement piégé, il n’attend pas qu’il lui pète à la gueule, il le fait exploser de manière préventive. Gouverner c’est prévoir.

 

« Le changement arrive enfin dans le monde arabe. La seule question est  : quelle rapidité et à quel point ce sera douloureux » Foreign Policy, 14 février 2010



Publié dans Mystère

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