Avec le Sirocco, l’uranium appauvri protège-t-il les civils Libyens et Européens ?

Publié le par ghostsurvival

Les Romains ont donné des noms aux vents de la Méditerranée. Le Sirocco [1] est celui du SE qui vient de la Libye. Quand en Europe on découvre sa voiture, sa terrasse ou des vêtements couverts d’une poussière rouge/ocre, le coupable est le Sirocco et il sera aussi responsable de déposer en Europe les particules d’uranium appauvri avec lequel la Libye est bombardée aujourd’hui. Pour protéger les civils et sauver des vies humaines en Libye, dit-on. Et d’oublier les dommages collatéraux en Europe, dommage !
El Correo

 « Les missiles qui portent des pointes dotées d’uranium appauvri correspondent à la perfection à la description d’une bombe sale … Je dirai que c’est l’arme parfaite pour assassiner un paquet de gens. » Marion Falk, experte en physique-chimique à la retraite, du Laboratoire Lawrence Livermore, Californie, Etats-Unis.

Les premières vingt-quatre heures de l’attaque contre la Libye, les B-2 des Etats-Unis ont jeté 45 bombes de 2.000 livres chacune [un peu moins de 1.000 kilos]. Ces énormes bombes avec les missiles Cruise lancés depuis des avions et des bateaux britanniques et français, contenaient des ogives d’uranium appauvri.
L’uranium appauvri est le produit de déchet du processus d’enrichissement de l’uranium. Il est utilisé dans les armes et les réacteurs nucléaires. Parce que c’est une substance très lourde, 1,7 fois plus dense que le plomb, elle est très appréciée par l’armée pour sa capacité à transpercer des véhicules blindés et des édifices. Quand une arme qui porte une pointe d’uranium appauvri frappe un objet solide, comme la paroi d’un char, elle pénètre à travers lui et après explose en formant un nuage incandescent de vapeur. La vapeur se dépose comme poussière, une poussière qui est pas seulement vénéneuse, aussi radioactive.
Un missile avec de l’uranium appauvri au moment de l’impact brûle à 10.000ºC. Quand il atteint un objectif, 30 % sont fragmentés en mitraille. Les 70 % restant s’évaporent en trois oxydes hautement toxiques, dont l’oxyde d’uranium. Cette poussière noire reste suspendue dans l’air, et selon le vent et la climatologie, peut voyager sur de grandes distances. Si vous pensez que l’Irak et la Libye sont très loin, rappelez-vous que la radiation de Chernobyl est arrivée jusqu’au pays de Galles.
C’est très facile d’inhaler des particules de moins de 5 microns de diamètre qui peuvent rester dans les poumons ou dans d’autres organes pendant des années. Cet uranium appauvri inhalé peut causer des dommages rénaux, des cancers du poumon et des os, des problèmes de peau, des troubles neurocognitifs, des anomalies chromosomiques, des syndromes d’immunodéficience et d’étranges maladies rénales et intestinales. Les femmes enceintes qui se trouvent exposées à l’uranium appauvri peuvent mettre au monde des bébés ayant des malformations. Dès que la poussière se vaporise, on ne peut pas espérer que le problème puisse disparaître de si tôt. Comme émetteur de particules alpha, l’Uranium Appauvri a une vie moyenne de 4.500 millions d’années.
Sous la doctrine militaire US « Shock and awe » (« Choc et effroi ») appliquée dans l’attaque contre l’Irak, seulement 1.500 bombes et missiles ont jetés sur Bagdad. Seymour Hersh a affirmé que la seule la « US Third Marine Aircraft Wing » (Troisième division aéroportée de la Marine des Etats-Unis) a jeté plus de « cinq cent mille tonnes de munition ». Et tout cela portait des pointes d’uranium appauvri.
Al Jazeera a informé que les forces d’invasion étasuniennes ont lancé 200 tonnes de matériel radioactif contre des édifices, des maisons, des rues et des jardins de Bagdad. Un journaliste du Christian Science Monitor a emmené avec lui un compteur Geiger jusqu’aux zones de la ville qui avaient subi une sérieuse pluie d’artillerie des troupes étasuniennes. Et il a trouvé des niveaux de radiation de 1.000 à 1.900 fois supérieur à la normale dans ces zones résidentielles. Avec une population de 26 millions d’habitants, cela signifie que les Etats-Unis ont jeté une bombe d’une tonne pour 52 citoyens irakiens, c’est-à-dire environ 20 kilos d’explosif par personne.
William Hague [ministre des Affaires étrangères du Royaume-Uni] a dit que nous allions en Libye « pour protéger des civils et des zones habitées par des civils ». Vous n’avez pas à regarder très loin pour voir qui et quoi se « protège ».
Dans les premières 24 heures, « les Forces Alliées ont dépensé » 100 millions de livres sterling en munitions dotées de pointe à uranium appauvri. Un rapport sur le contrôle de l’armement réalisé par l’Union Européenne affirmait que ses états membres ont signé un accord en 2009 pour l’autorisation de la vente d’armes et de systèmes d’armement à la Libye pour une valeur de 333.657 millions d’euros. La Grande-Bretagne a accordé des autorisations aux entreprises d’armement pour la vente d’armes à la Libye pour montant de 24.700 millions d’euros et le Colonel Kadhafi a aussi payé pour qu’on envoie les SAS [Service Spécial Aérien] pour entraîner en anglais sa 32e Brigade.
Je parie que dans les prochaines 4.500 millions d’années, William Hague ne va pas partir en vacances en Afrique du Nord.
David Wilson Stop the War CoalitionStop the War Coalition, 24 mars 2011.
Traduit de l’espagnol pour El Correo par : Estelle et Carlos Debiasi
Trouvé sur Au bout de la route

Publié dans nature

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